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1Vois, devant lui, ╵tout espoir de le vaincre ╵est illusoire.
A sa vue seule, ╵on sera terrassé.
2Nul n’aura assez de courage ╵pour l’exciter.
Qui donc alors ╵pourrait me tenir tête ?
3Qui m’a prêté ╵pour que j’aie à lui rendre ?
Tout est à moi ╵sous l’étendue du ciel41.3 Cité en Rm 11.35..
4Je ne veux pas ╵me taire sur ses membres,
et je dirai sa force, ╵et la beauté ╵de sa constitution.
5Qui a ouvert ╵par-devant son habit41.5 Sa carapace est comparée à une cuirasse couvrant son corps. ?
Qui a franchi ╵les deux rangs de ses dents ?
6Qui a forcé ╵les battants de sa gueule ?
Ses crocs aigus ╵font régner la terreur.
7Majestueuses ╵sont ses rangées d’écailles,
et tels des boucliers ╵scellés entre eux,
8serrées les unes ╵contre les autres,
de sorte qu’aucun souffle ╵ne pourrait se glisser entre elles :
9soudées ensemble, ╵chacune à sa voisine,
elles se tiennent ╵et sont inséparables.

10Il éternue : ╵c’est un jet de lumière41.10 Par sa respiration et ses éternuements, de fines gouttelettes sont projetées en l’air ; éclairées par les rayons du soleil, elles font l’effet de jets de lumière..
Ses yeux ressemblent ╵aux lueurs de l’aurore41.10 Dans l’écriture hiéroglyphique, l’aurore est représentée par des yeux de crocodile..
11Des étincelles ╵jaillissent de sa gueule,
ce sont des gerbes ╵de flammes qui s’échappent.
12De ses narines ╵la fumée sort en jets
comme d’une marmite ╵ou d’un chaudron bouillant.
13Son souffle embrase ╵comme un charbon ardent
et, de sa gueule, ╵une flamme jaillit.
14C’est dans son cou ╵que sa vigueur réside,
et la terreur ╵danse au-devant de lui.
15Qu’ils sont massifs, ╵les replis de sa peau !
Soudés sur lui, ╵ils sont inébranlables.
16Son cœur est dur, ╵figé comme une pierre
il est durci ╵comme une meule à grain.

17Quand il se dresse41.17 Autre traduction : Devant sa majesté., ╵les plus vaillants ont peur.
Ils se dérobent, ╵saisis par l’épouvante.
18L’épée l’atteint ╵sans trouver nulle prise41.18 Autre traduction : Pour celui qui l’approche, l’épée ne sert à rien.,
et il en va de même de la lance, ╵de la flèche ou du javelot.
19Pour lui, le fer ╵est comme de la paille,
il prend le bronze ╵pour du bois vermoulu.
20Les traits de l’arc ╵ne le font jamais fuir
et les cailloux ╵qu’on lance avec la fronde ╵ne sont pour lui ╵que des fétus de paille.
21Oui, la massue ╵est pour lui un fétu de paille,
et il se rit ╵du sifflement des lances.
22Son ventre, armé ╵de tessons acérés,
est une herse ╵qu’il traîne sur la boue.

23Les eaux profondes, ╵il les fait bouillonner ╵comme un chaudron.
Il transforme le lac, ╵lorsqu’il y entre, ╵en un brûle-parfum.
24Sur son passage ╵son sillage étincelle.
Les flots paraissent ╵couverts de cheveux blancs.
25Nul n’est son maître ╵ici-bas sur la terre.
Il fut créé ╵pour ne rien redouter.
26Il brave tous les grands colosses.
Il est le roi ╵des plus fiers animaux.